Mots-clés : Mellery, anciennes sablières
Qui aurait parié que 25 ans après l’éclatement du scandale de la décharge de Mellery, le Cadev existerait toujours pour traiter des questions d’environnement dans l’entité ?
Un bref rappel historique s’impose pour expliquer la genèse de l’association. En 1989, des habitants de Mellery s’insurgent contre le projet de Cockerill-Sambre d’utiliser l’ancienne sablière de Gentissart pour y déverser ses déchets industriels. Excédés par le trafic incessant de camions vers Mellery, ils décident d’aller en référé au Tribunal de Nivelles et, à leur grande surprise, obtiennent l’interdiction de déverser.
Dans la foulée de cette première action, les langues se délient. Les riverains de la rue de Thébais discutent entre eux et s’interrogent à propos de la couleur suspecte des écoulements des eaux de leurs jardins en direction du Thobais, le ruisseau qui traverse le village en contrebas. Une analyse est commandée aux Facultés Agronomiques de Gembloux. Les résultats sont édifiants : les eaux sont chargées en métaux lourds et autres polluants fortement toxiques. L’origine de la pollution est rapidement identifiée : la décharge qui surplombe le village. L’affaire Mellery est née.
Le Cadev n’aura de cesse de dénoncer les responsables : l’exploitant de la décharge, les organisateurs du trafic de déchets dangereux, les politiques qui ont délivré les autorisations et n’ont pas procédé aux contrôles. Des actions judiciaires sont lancées au civil à Nivelles et au pénal à Anvers. Elles dureront près de 20 ans. Officiellement, elles ne sont même pas encore toutes terminées puisqu’après maints rebondissements, condamnations, appels, commission d’enquête, expertises et contre-expertises, la Cour de Cassation doit encore se prononcer pour clore l’affaire. Nous ne nous faisons pas d’illusions : après toutes ces années, l’aventure judiciaire se terminera probablement en eau de boudin en invoquant la prescription des faits et le pollueur (décédé entretemps) ne sera malheureusement pas le payeur.
Parallèlement aux combats judiciaires, le Cadev, appuyé principalement par le Dr Pauluis, s’est aussi battu pour obtenir un suivi médical des riverains qui avaient été exposés à la pollution de l’eau mais aussi et surtout à des gaz cancérigènes (benzène, toluène) en provenance de la décomposition des déchets et qui pénétraient dans les caves des riverains. Région wallonne et Communauté française se sont rejetées pendant des années la responsabilité du financement. Quand finalement un accord est intervenu à la fin des années 90 sur un protocole de suivi médical, c’était malheureusement beaucoup trop tard par rapport à la période critique. Beaucoup d’habitants avaient déjà quitté le village et très peu de personnes en ont profité.
La décharge elle-même a été réhabilitée à grands frais par la Spaque. Une couverture étanche a été placée sur les 18 hectares pour empêcher l’eau de pénétrer dans la décharge. Des tuyères qui plongent au cœur des déchets ont aspiré les gaz pendant des années pour les brûler dans une torchère. A présent ils sont filtrés par charbon actif. Les eaux qui s’écoulent de la décharge (les déchets baignent dans la nappe phréatique par endroits) sont stoppées par un rideau de puits de pompage disposé côté village et envoyées vers une station d’épuration sur le site. La Spaque continue la surveillance de la décharge ; il faudra des dizaines d’années avant que les déchets ne représentent plus aucun danger.
Que retenir de cette saga ? Tout d’abord une formidable aventure humaine. Des dizaines de personnes ont activement œuvré dans l’association, des centaines de Villersois ont soutenu notre association pour faire bouger les choses. Sans les cotisations et l’aide de nombreux bénévoles, jamais nous n’aurions pu aller aussi loin. Nous vous en sommes grandement reconnaissants.
Grâce entre autres à la médiatisation de l’affaire, nous avons obtenu des avancées majeures au-delà des limites géographiques du village. Nos actions ont contribué à la prise de conscience de la population des enjeux environnementaux, à la modification de la législation en cette matière, à la création de la Spaque dont la première mission fut d’assainir Mellery, etc.
Aujourd’hui, les actions du Cadev ont changé de sujet. Bien sûr, nous continuons à défendre la cause de l’environnement au niveau villersois et faisons pression auprès des décideurs politiques et économiques pour qu’ils prennent des décisions en sa faveur. Ainsi des mesures que nous avons longtemps réclamées ont finalement vu le jour, comme le parc à conteneurs, le fauchage tardif, des abris pour les rapaces dans les clochers, l’adhésion de la Commune au contrat-rivière, … Nous sommes aussi fiers d’avoir suggéré à la Province de racheter l’ancienne sablière de Gentissart pour la transformer en réserve naturelle.
A présent, nos priorités portent sur l’aménagement du territoire (en particulier la protection des zones de grand intérêt biologique), la protection de la biodiversité et la mobilité. Cette liste n’est pas exhaustive et nous intervenons entre autres dans les enquêtes publiques à chaque fois que nous estimons l’intérêt commun menacé. Nous faisons également partie d’Inter Environnement Wallonie, du Comité de gestion de Gentissart, du Contrat Rivière Dyle-Gette, de l’Agenda 21, du Comité d’accompagnement de 5N+ (Sidech) et du Comité de suivi de la carrière Dellier à Tilly.
Nous proposons des actions de sensibilisation tout au long de l’année : bourse aux plantes, concours photo, marche Adeps, conférences, animations pour les mouvements de jeunesse, lutte contre les plantes invasives, rallye cycliste, … Nous vous informons régulièrement des enjeux locaux que ce soit par le biais de ce bulletin, de notre site internet, du Forum du Cadev (sur Facebook) ou par courrier électronique.
Si vous êtes disposés à rejoindre le comité, n’hésitez pas à nous contacter. Nous avons toujours besoin de volontaires pour renforcer l’équipe.
Après les vacances d’été, nous vous inviterons à fêter dignement l’anniversaire de notre association. En attendant, nous espérons que vous serez nombreux à verser votre cotisation en signe de soutien.
Vive le Cadev !
Un bref rappel historique s’impose pour expliquer la genèse de l’association. En 1989, des habitants de Mellery s’insurgent contre le projet de Cockerill-Sambre d’utiliser l’ancienne sablière de Gentissart pour y déverser ses déchets industriels. Excédés par le trafic incessant de camions vers Mellery, ils décident d’aller en référé au Tribunal de Nivelles et, à leur grande surprise, obtiennent l’interdiction de déverser.
Dans la foulée de cette première action, les langues se délient. Les riverains de la rue de Thébais discutent entre eux et s’interrogent à propos de la couleur suspecte des écoulements des eaux de leurs jardins en direction du Thobais, le ruisseau qui traverse le village en contrebas. Une analyse est commandée aux Facultés Agronomiques de Gembloux. Les résultats sont édifiants : les eaux sont chargées en métaux lourds et autres polluants fortement toxiques. L’origine de la pollution est rapidement identifiée : la décharge qui surplombe le village. L’affaire Mellery est née.
Le Cadev n’aura de cesse de dénoncer les responsables : l’exploitant de la décharge, les organisateurs du trafic de déchets dangereux, les politiques qui ont délivré les autorisations et n’ont pas procédé aux contrôles. Des actions judiciaires sont lancées au civil à Nivelles et au pénal à Anvers. Elles dureront près de 20 ans. Officiellement, elles ne sont même pas encore toutes terminées puisqu’après maints rebondissements, condamnations, appels, commission d’enquête, expertises et contre-expertises, la Cour de Cassation doit encore se prononcer pour clore l’affaire. Nous ne nous faisons pas d’illusions : après toutes ces années, l’aventure judiciaire se terminera probablement en eau de boudin en invoquant la prescription des faits et le pollueur (décédé entretemps) ne sera malheureusement pas le payeur.
Parallèlement aux combats judiciaires, le Cadev, appuyé principalement par le Dr Pauluis, s’est aussi battu pour obtenir un suivi médical des riverains qui avaient été exposés à la pollution de l’eau mais aussi et surtout à des gaz cancérigènes (benzène, toluène) en provenance de la décomposition des déchets et qui pénétraient dans les caves des riverains. Région wallonne et Communauté française se sont rejetées pendant des années la responsabilité du financement. Quand finalement un accord est intervenu à la fin des années 90 sur un protocole de suivi médical, c’était malheureusement beaucoup trop tard par rapport à la période critique. Beaucoup d’habitants avaient déjà quitté le village et très peu de personnes en ont profité.
La décharge elle-même a été réhabilitée à grands frais par la Spaque. Une couverture étanche a été placée sur les 18 hectares pour empêcher l’eau de pénétrer dans la décharge. Des tuyères qui plongent au cœur des déchets ont aspiré les gaz pendant des années pour les brûler dans une torchère. A présent ils sont filtrés par charbon actif. Les eaux qui s’écoulent de la décharge (les déchets baignent dans la nappe phréatique par endroits) sont stoppées par un rideau de puits de pompage disposé côté village et envoyées vers une station d’épuration sur le site. La Spaque continue la surveillance de la décharge ; il faudra des dizaines d’années avant que les déchets ne représentent plus aucun danger.
Que retenir de cette saga ? Tout d’abord une formidable aventure humaine. Des dizaines de personnes ont activement œuvré dans l’association, des centaines de Villersois ont soutenu notre association pour faire bouger les choses. Sans les cotisations et l’aide de nombreux bénévoles, jamais nous n’aurions pu aller aussi loin. Nous vous en sommes grandement reconnaissants.
Grâce entre autres à la médiatisation de l’affaire, nous avons obtenu des avancées majeures au-delà des limites géographiques du village. Nos actions ont contribué à la prise de conscience de la population des enjeux environnementaux, à la modification de la législation en cette matière, à la création de la Spaque dont la première mission fut d’assainir Mellery, etc.
Aujourd’hui, les actions du Cadev ont changé de sujet. Bien sûr, nous continuons à défendre la cause de l’environnement au niveau villersois et faisons pression auprès des décideurs politiques et économiques pour qu’ils prennent des décisions en sa faveur. Ainsi des mesures que nous avons longtemps réclamées ont finalement vu le jour, comme le parc à conteneurs, le fauchage tardif, des abris pour les rapaces dans les clochers, l’adhésion de la Commune au contrat-rivière, … Nous sommes aussi fiers d’avoir suggéré à la Province de racheter l’ancienne sablière de Gentissart pour la transformer en réserve naturelle.
A présent, nos priorités portent sur l’aménagement du territoire (en particulier la protection des zones de grand intérêt biologique), la protection de la biodiversité et la mobilité. Cette liste n’est pas exhaustive et nous intervenons entre autres dans les enquêtes publiques à chaque fois que nous estimons l’intérêt commun menacé. Nous faisons également partie d’Inter Environnement Wallonie, du Comité de gestion de Gentissart, du Contrat Rivière Dyle-Gette, de l’Agenda 21, du Comité d’accompagnement de 5N+ (Sidech) et du Comité de suivi de la carrière Dellier à Tilly.
Nous proposons des actions de sensibilisation tout au long de l’année : bourse aux plantes, concours photo, marche Adeps, conférences, animations pour les mouvements de jeunesse, lutte contre les plantes invasives, rallye cycliste, … Nous vous informons régulièrement des enjeux locaux que ce soit par le biais de ce bulletin, de notre site internet, du Forum du Cadev (sur Facebook) ou par courrier électronique.
Si vous êtes disposés à rejoindre le comité, n’hésitez pas à nous contacter. Nous avons toujours besoin de volontaires pour renforcer l’équipe.
Après les vacances d’été, nous vous inviterons à fêter dignement l’anniversaire de notre association. En attendant, nous espérons que vous serez nombreux à verser votre cotisation en signe de soutien.
Vive le Cadev !
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